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Actualisé le 02/03/2007

Bien gérer votre ordinateur

Ce chapitre aborde quelques conseils pour gérer l'information courante avec un micro-ordinateur. Il traite des échanges de données entre systèmes d'exploitation et de leurs limitations, de l'archivage, de la création, de la préservation et de la compression des fichiers.

Partages de Données avec MS Windows

Comme expliqué au chapitre dédié aux médias de stockage, GNU/Linux Sidux reconnaît et peut accéder aux systèmes de fichiers MS Windows. Lorsqu'une partition utilisant un tel système de fichiers est "montée", il est possible dans tous les cas de lire son contenu. Il existe par contre des restrictions pour modifier ce contenu.

Pouvoir lire signifie bien sûr pouvoir copier vos fichiers sur une partition GNU/Linux, afin de les faire évoluer dans Sidux ou pour les archiver. Vous noterez sûrement quelques difficultés de copies liées à l'utilisation abusive sous Windows des espaces dans les noms de fichiers. Cette mauvaise habitude empêche souvent la copie par lots, contraignant à archiver un-à-un les fichiers. Ces espaces, et plus encore les virgules et autre ponctuation peuvent également produire des erreurs à la gravure des données.

L'utilitaire Krename, disponible via "Menu K -> Utilitaires ->Krename" permet de renommer par lots fichiers et dossier en créant des filtres de substitution permettant également de remplacer la ponctuation et les caractères accentués de ces noms, afin de rendre vos copies de sauvegarde aptes à être gravées.

convmv
L'outil en ligne de commande convmv vous permet de convertir les caractères composant les noms de fichiers et répertoires de vos partitions Windows en fat32 au standard UTF-8. Procédez à ce type de conversion par lots lorsque vous rencontrez des difficultés à manipuler ces données d'un lecteur à un autre et lorsque vous constatez travailler en majorité sous GNU/linux et non plus sous Windows. Le script de remplace que les caractères utilisés dans lesnoms et pas bien sûr ceux utilisés dans les fichiers eux-mêmes.

Voici un exemple de commande de conversion récursive du contenu d'un répertoire avec convmv :

$ convmv --notest -f latin1 -t utf8 --nfc -r /media/disque/'mon courrier 2006'

(le recours aux apostrophes pour encadrer la chaîne de caractère discontinue désignant ce très mal nommé répertoire, peut vous permettre d'appliquer certaines commandes linux à des désignations d'adresses comportant des espaces. Si les opérations peuvent se solder par un succès, elles n'offrent pas autant de garantie qu'un bannissement pur et simple de l'usage de ces espaces. Autrement dit, renommer votre répertoire avant d'exécuter convmv est de loin le plus adapté.)

Les partitions et leurs contenus

L'utilitaire de visualisation graphique GtkDiskfree qui une fois installé devient accessible via "Menu K -> Debian -> Applications -> Outils Système -> Gtkdiskfree" ainsi que l'information de la partie "partitions" du Centre d'Informations de KDE vous apportent les renseignements complets sur le degré d'occupation de vos différents systèmes de fichiers.

En mode console, il est également possible de recevoir une information sur l'occupation de l'espace mémoire d'une partition. Celà s'opère par la commande :

$ df -h /dev/id_de_la_partition

Pour connaître l'intégralité de ces informations pour votre ordinateur faites simplement :

$ df -h 

Ménager toujours un espace disque libre suffisant sur chaque partition est indispensable sur tout système d'exploitation, à la bonne conservation des données. Aussi ne stockez pas d'archives que vous n'utilisez pas sur vos partitions ; préférez les graver et libéber ainsi le plus d'espace disque possible. Considérez que l'occupation de plus de 70% de l'espace disque d'une partition est la limite à partir de laquelle faire le ménage des fichiers qu'elle stocke devient indispensable. En règle générale, une occupation autour de 50% est le plus pratique, car permettant à tout moment réordonner toutes les données stockées dans votre ordinateur.

Sidux efface les contenus du répertoire /tmp à chaque démarrage mais sous MS Windows il est fréquent que la partition système devienne saturée, simplement du fait de l'occupation inutile de fichiers temporaires d'applications ou de navigation internet dans les répertoires (parfois cachés dans les options de l'explorateur) :
C:\Documents and Settings\Utilisateur\Local Settings\Temp,
C:\Documents and Settings\Utilisateur\Local Settings\Temporary Internet Files
et C:\Windows\Temp

Vérifiez TOUJOURS que l'espace suffisant est disponible sur la partition où vous voulez copier des fichiers ou un répertoire.

En cas de surcharge sur un système de fichiers :
Si une partition Fat32 est saturée et produit des erreurs suite à une tentative de copie de taille supérieure à sa capacité et vous ne parvenez plus à récupérer aucun fichier de celle-ci, vous pourrez tenter de monter son disque dans un boîier externe USB ; parfois cette manoeuvre permet de récupérer peu à peu les fichiers de la partition ayant échappé au massacre.

Échanges de fichiers avec MS Windows

Archivage partagé sur FAT32

L'existence d'une partition FAT32 vous rendra service si vous souhaitez accéder aux mêmes fichiers sous GNU/Linux et sous Windows : par exemple des fichiers musicaux, des photographies, des fichiers d'adresse, etc. Il convient toutefois de savoir que ce système de fichiers n'est pas des plus fiables, aussi n'utilisez pas une telle partition dans l'idée d'y préserver durablement quoique ce soit et pensez à faire des sauvegardes régulières.

La FAT32 présente des limitations :

Si en tant qu'utilisateur 'lambda' vous souhaitez protéger vos fichiers personnels stockés sur une partition dédiée en fat32, afin d'empêcher toute autre utilisateur que 'lambda' de les lire, procédez comme suit :

Linux et NTFS

Sur les partitions de disque en NTFS, l'écriture est proscrite par défaut dans Sidux. Des pilotes NTFS expérimentaux, Captive NTFS et, plus récemment NTFS-3g, permettent d'y écrire si c'est vraiment indispensable, mais toujours à vos risques et périls !

Parmi les avertissements les plus fréquents relatifs à l'utilisation de Captive, il est prudent de respecter ceux-ci :

Utiliser NTFS-3g

Àpartir de Sidux 2006-01-RC1

Écrire sur NTFS avec NTFS-3g est possible en entrant les instructions suivantes dans une console administrateur :

# fix-unionfs
# umount /dev/XdXX
# mount -o silent,umask=0,no_def_opts,allow_other -t ntfs-3g /dev/XdXX /media/XdXX

NTFS-3g est expérimental !
Tenter d'écrire sur une partition NTFS n'est recommandable qu'aux utilisateurs expérimentés, prêts à assumer tous les risques d'erreurs possibles et leurs conséquences potentielles. La perte totale de données peut arriver. Quand elle survient, c'est irrémédiable.

Fichiers et archives

Préserver un chemin accessible vers les données

GNU/linux vous permet une gestion rigoureuse et rationnelle vous préservant au mieux des pertes de données. Les commandes d'archivage y permettent non seulement de préserver les droits et l'intégrité des fichiers mais également en cas de besoin l'intégralité des chemins de répertoires où ceux-ci peuvent être stockés

Prévenir les pertes de travail dans les logiciels

Il est toujours préférable de sauver son fichier au moment même de sa création dans un logiciel (lorsqu'ayant choisi "Fichier -> nouveau", le nouveau fichier vierge est affiché plutôt que d'attendre d'avoir travaillé sur ce fichier ; ainsi peut-on ensuite prendre l'habitude d'utiliser régulièrement le raccourci :
control + touche s en cours de travail, qui préserve de toute perte de temps.

Compresser les archives

Les outils de compression de GNU/Linux sont extrêmement puissants. Vous serez surpris du gain de place que permet la compression sous forme d'archives tar.bz2 de répertoires contenant des documents de traitement de texte.

Si tar.bz2 est actuellement le moyen le plus efficace pour compresser ce type d'archives, la création d'archives zip et autres est également possible avec l'archiveur "Ark" accessible via "Menu K -> Utilitaires -> Fichiers -> Ark" ou dans Konqueror par clic-droit sur un fichier ou répertoire -> Compresser. Les différents choix de compression installéss sur votre système s'offrent alors pour déterminer la nature de l'archive à créer.

Compresser ses données est également recommandé pour adresser des archives en tant que fichiers joints à vos courriers électroniques. Pour un seul fichier, la compression accélère déjà la transmission. Et bien sûr cela permet d'adresser plusieurs fichiers voire plusieurs fichiers et différents répertoires en une seule et même archive.

Ajôuter un disque dur interne pour étendre son espace de travail

Au-delà des nécessités d'installation vous pourriez avoir besoin d'ajoûter un disque dur à votre station de travail, pour disposer d'espace supplémentaire de stockage de données accessibles en permanence. Cela ne pose aucun problème matériel majeur si vous respectez les conseils apportés dans le chapitre sur la préparation des disques durs.

Le disque ajoûté, vous devrez clairement connaître les adresses de périphérique correspondant à ses partitions. Vous pourrez équiper ces partitions des systèmes de fichiers de votre choix : Reiserfs si vous souhaitez une fiabilité optimale et vfat si l'objectif est de disposer de ressources partagées avec MS Windows. Notez toutefois, dans ce dernier cas particulier, la nécessité d'utiliser une partition logique pour la fat32, afin d'éviter des déboires avec MS Windows. Si votre projet est d'intégrer une partition fat32 au nouveau disque, préférez l'équiper intégralement d'une volume étendu comprenant des uniquement des partitions logiques.

L'important, après la mise en oeuvre technique de l'addition, est de connecter logiquement ce nouveau lecteur de disque afin qu'il devienne accessible aux utilisateurs à chaque démarrage de Sidux.

Ceci s'opère en éditant le fichier /etc/fstab via la commande administrateur :

# nano /etc/fstab

ou en lançant Kate en mode administrateur via :

$ sux
# kate /etc/fstab

Le fichier fstab se présente comme un tableau dans lequel chaque ligne décrit le paramétrage d'un périphérique. Comme dans tout fichier de configuration, n'allez surtout pas y modifier quoique ce soit sans savoir exactement ce que vous êtes entrain de faire, après vous être documentés avec par exemple

 $ man fstab
et plus généralement tout ce qui vous aidera à clarifier votre compréhension du mécanisme sur lequel vous comptez opérer des modification de configuration.

Voici comment succinctement comment est structurée une entrée dans le fichier fstab :

<file system > <mount point > <type > <options > <dump > <pass >
précise l'adresse du périphérique désigne répertoire où sera monté ce périphériquedésigne le système de fichiers équipant le périphériquepermet de préciser, sans espace et sur une seule ligne, différentes options pour l'utilisation du périphérique par les utilisateursne modifiez rien aux codes 0 utilisés en standardne modifiez rien aux codes 0 utilisés en standard

Les entrés propres aux partitions systèmes racine et home ont leur structure particulière, qui se présente différemment de celles des entrées des partitions ordinaires.

Entrée d'une partition Racine (exemple)
<file system > <mount point > <type > <options > <dump > <pass >
/dev/hdc1/reiserfsdefaults01

Entrée d'une partition /home (exemple)
<file system > <mount point > <type > <options > <dump > <pass >
/dev/hdc5/homereiserfsdefaults02

À l'aide des touches TAB et Espace, vous entrerez au clavier de nouvelles lignes dans le fichier pour permettre le montage de vos nouvelles partitions au démarrage de l'ordinateur.

Comme spécifié dans le tableau précédent, chaque entrée de périphérique se présente sur une seule ligne, en n'utilisant espaces et tabulations que pour séparer les champs et en aucun cas pour séparer des arguments à l'intérieur d'une même entrée de champ.

Pour ajoûter une partition en fat32 (exemple)
<file system > <mount point > <type > <options > <dump > <pass >
/dev/hdc5/media/hdc5vfatauto,
users,
exec,
umask=000,
shortname=mixed,
quiet,
iocharset=utf8
00

L'option 'iocharset=utf8' est facultative mais fortement conseillée ; si vous l'activez votre partition sera gérée avec la même rigueur que vos partitions GNU/linux, de manière sensible à la casse et aux caractères non-conformes aux normes facilitant l'internationalisation de l'accès aux contenus numériques.

Comme vous pouvez le constater en dehors des adresses spécifiques au périphérique à configurer, l'essentiel réside dans l'entrée des 'options', qui sont figurées ici en passant à la ligne pour un simple souci de mise-en-page dans le manuel mais qui devront, dans la ligne du fichier de configuration fstab, absolument figurer les unes après les autres, séparées par des vigules et sans aucun espace entre elles.

Pour ajoûter une partition en Reiserfs (exemple)
<file system > <mount point > <type > <options > <dump > <pass >
/dev/hdc6/media/hdc6reiserfsauto,users,exec00

N'oubliez pas de créer les sous-répertoires de /média qui correspondront aux points de montages déclarés de vos partitions, après les avoir ajoûtées dans fstab.

Déplacer le répertoire /home de GNU/Linux

Cette manipulation simple présente des risques pour vos données ; elle est expliquée pour vous faciliter la vie. Elle n'exempte donc pas de sauvegarder en préalable toutes vos données critiques avant de l'engager.

Soit par manque d'espace ou par besoin de configuration, on peut vouloir déplacer le répertoire /home.
La méthode expliquée ici comporte quatre étapes principales :

(Ici nous considérerons ici qu'il s'agit de /home sur /dev/hda1, qu'on veut déplacer sur /dev/hdc5, équipé d'un système de fichiers reiserfs)

Après le démarrage du système sur Live-CD on monte les deux partitions concernées par le déplacement, partition source et partition cible :

# mount /dev/hda1 /media/hda1
# mount /dev/hdc5 /media/hdc5

Pour déplacer le contenu du répertoire, on utilise la commande cp :

# cp -Rupv /media/hda1/home/* /media/hdc5

Une fois toutes les données copiées, il faut aller modifier le fichier /etc/fstab :

# nano /media/hda1/etc/fstab

pour déclarer la partition /dev/hdc5 comme répertoire /home du système :

<file system > <mount point > <type > <options > <dump > <pass >
/dev/hdc5 /home reiserfs defaults0 2

Après quoi, on peut supprimer depuis le Live-CD, les sous-répertoires et fichiers localisés dans /media/hda1/home par la commande :

# rm -Rdf /media/hda1/home/*

Faites TRÈS attention à bien terminer vos chemins de répertoires par des slashs aux bons endroits avant d'utiliser les commandes de copie et de suppression. Le répertoire /home vide doit subsister sur /media/hda1, pour servir de point de montage de /dev/hdc5 qui fait désormais office de support de stockage des contenus de /home.

Réinstaller Windows

Parfois Windows® devient si lent et instable qu'il faut le réinstaller. S'il est toujours préférable de l'installer avant Linux, il est parfois imposible de faire autrement.

Les aléas de l'installation de Windows® étant, procédez à des sauvegardes optiques de toutes vos données avant cette manipulation qui, dans tous les cas, présente un risque substantiel de les perdre toutes !

Voici succinctement la marche à suivre :