
actualisé le 08/03/2007
Partitionnement GNU/Linux
Comme expliqué dans le chapitre précédent, le partitionnement du disque dur et la création de systèmes de fichier sur les partitions sont des opérations distinctes l'une de l'autre, dont seule la méthode d'exécution diffère d'un système et d'un outillage à l'autre.
Cette section traite des méthodes au moyen desquelles vous pourrez partitionner vos disques durs et y créer des systèmes de fichiers avec Deb-on-air Sidux.
Avec le CD-ROM de Sidux vous disposez de plusieurs outils pour réaliser ces opérations, notamment Gparted et cfdisk, ainsi que des commandes shell très performantes et rapides. Tous ces outils étant destinés à réaliser des opérations système radicales sur vos disques, il va de soi qu'ils ne puissent s'utiliser autrement qu'en disposant de permissions d'administration, c'est-à-dire qu'en étant l'utilisateur root.
Avant de commencer à travailler avec un outil de partitionnement, veillez à ce que toutes les partitions du disque dur à modifier soient démontées.
Veillez également à ce que toute partition de swap éventuellement présente sur ce disque soit désactivée.
Avant de créer un système de fichiers sur une partition quelconque, assurez-vous également que celle-ci soit démontée.
Démontage et désactivation des partitions
La liste des partitions montées est accessible dans une console en entrant la commande :
$ mountsans aucun argument - Notez que s'agissant d'une demande d'information, elle peut être satisfaite en mode utilisateur. Évidemment si vous voulez utiliser la commande
# mountavec argument pour monter manuellement un système de fichiers, il vous faudra être 'root'.
La vérification du statut montée/démontée des partitions est aussi possible en mode graphique : leurs icônes sur le bureau comportent une petite flèche verte lorsqu'elles sont montées. Pour changer ce statut, il suffit d'opérer un clic-droit sur l'icône concernée et de choisir "umount partition" (démonter) dans le menu contextuel qui s'affiche.
Pour partitionner un disque dur comportant une partition de swap en cours d'utilisation, on désactivera cette partition de swap dans une console administrateur avec la commande :
# swapoff /dev/id-de-partition
On peut préférer la commmande plus radicale qui désactive toute partition de swap en cours d'utilisation sur l'ordinateur :
# swapoff -a
Une autre méthode de désactivation de la partition de swap existante consiste à entrer noswap dans ligne de commande de GRUB, qui s'affiche en bas d'écran au démarrage de CD-ROM de Sidux.
Les autres types de partitions se démontent par la commande la suivante :
# umount /dev/xxx(par exemple : umount /dev/hda1)
Partitionnement sous linux
Le "partitionnement" désigne l'opération consistant à créer ou modifier la "table des partitions" d'un disque dur. Les partitions se répartissent en deux catégories, les partitions primaires et les partitions logiques.
Sachez qu'on ne peut créer que quatre partitions primaires par disque (y comprise l'éventuelle "partition étendue" intégrant les partitions logiques en faisant partie).
Il ne peut y avoir qu'une seule partition étendue qui contienne des partitions logiques. Toutes les partitions logiques seront donc forcément contiguës (sans partition primaire intercalée).
Créez toujours votre partition éténdue après la (ou les) partition(s) primaire(s).
Excluez de créer des partitions primaires additionnelles si le disque dur comporte déjà une partition primaire pour Windows (forcément la première), et que vous souhaitez que ce système fonctionne.
Les outils décrits dans la suite de ce chapitre sont puissants et agissent sur la structure logique des disques. Comme vous disposez de droits d'administration absolus en les utilisant, et que l'erreur est humaine, une erreur de votre part est toujours possible. Aussi assurez-vous d'avoir bien sauvegardé toute donnée importante présente dans l'ordinateur avant de les utiliser !
cfdisk
Cfdisk est un programme spartiate, mais très efficace et fiable, dédié à l'écriture de tables de partitions. Après son utilisation, Il conviendra de créer les systèmes de fichiers en ligne de commande.
Afin de prévenir toute bévue, on lance cfdisk d'une console d'administrateur en précisant en argument l'adresse du périphérique duquel on veut modifier la table de partitions :
# cfdisk /dev/sda, s'il s'agit d'un premier master SATA ou SCSI ; adaptez bien entendu ici et plus loin, l'adresse de périphérique à votre disque particulier.
# cfdisk /dev/hda, s'il s'agit d'un premier master IDE
# cfdisk /dev/hdc, s'il s'agit d'un second master IDE
etc., bref,
# cfdisk /dev/, suivi de l'adresse en trois lettres du disque dur correspondant
Cfdisk est d'autant plus sûr qu'il refusera de se lancer si une seule partition du disque se révélait en cours d'utilisation.
[extraits de man cfdisk :]L'écran principal est composé de quatre sections, on trouve de haut en bas : l'en-tête, les partitions, la ligne de commande et une ligne de message d'avertissement. L'en-tête contient le nom du programme et son numéro de version, il est suivi du nom du fichier de périphérique du disque et de sa géométrie. La section des partitions affiche toujours la table de partition actuelle. La ligne de commande est l'endroit où l'on entre les commandes et le texte.
Les commandes disponibles sont en général affichées entre crochets. La ligne d'avertissement est en général vide à moins qu'une information importante ne doive y être affichée. La partition actuelle est mise en évidence en vidéo inverse, sauf si l'option -a a été indiquée.
Toutes les commandes spécifiques au partitionnement s'appliquent à la partition sélectionnée.
On navigue d'une partition à une autre du disque à l'aide des flêches du clavier.
Les commandes de cfdisk peuvent être entrées en pressant la touche correspondante. Il n'est pas nécessaire de presser la touche Entrée après chaque commande.
Voici sous forme de tableau, les commandes principales de cfdisk :
Commande | fonction de la commande |
q | Quitter cfdisk sans rien écrire sur le disque ; une commande bien pratique si l'on n'est pas sûr de ce que l'on vient de faire ! |
d | Détruire la partition sélectionnée. Elle devient alors un espace libre. Il est toujours préférable s'il on veut supprimer les partitions, de commencer par la dernière du disque en allant vers la première. |
n | Créer une nouvelle partition à partir de l'espace libre. cfdisk demandera ensuite la taille de la partition à créer. La taille par défaut est la taille maximum possible, en mégaoctets, de cette partition en fonction de l'espace libre disponible. Vous pouvez soit presser Entrée pour accepter cette taille, soit entrer à l'invite une taille différente. |
W | Écrire sur le disque la nouvelle table de partitions |
Quand Cfdisk aura écrit la nouvelle table de partitions du disque, il vous faudra impérativement redémarrer l'ordinateur avant de créer des systèmes de fichiers sur vos nouvelles partitions.
Créer les systèmes de fichiers et la swap
Tout "formatage" ou modification de partition implique la perte définitive et irrémédiable des données qui pouvaient y être stockées.
Le "formatage" d'une partition, ou plus justement la création d'un nouveau systèmes de fichier, est très rapide en ligne de commande. Ces commandes s'exécutent bien entendu en disposant des droits de l'utilisateur 'root' (administrateur). En voici quelques unes :
Commande | fonction de la commande |
# mkfs.ext2 /dev/xxx | créer un système de fichiers ext2 |
# mkfs.ext3 /dev/xxx | créer un système de fichiers ext3 |
# mkfs.vfat /dev/xxx | créer un système de fichiers fat32 |
# mkswap /dev/xxx | préparer une partition swap |
Ces commandes restent valides pour réaliser le simple "reformatage" d'une partition. Ainsi pourrez-vous sans aucun problème reformater un lecteur FAT32 bien plus rapidement via la commande GNU/linux ad hoc que si vous le faisiez sur le système d'exploitation natif de ce système de fichiers...
Veillez toutefois à bien avoir désactivé la "restauration des disques" Windows® sur les partitions vfat que vous voulez reformater et partager avec GNU/linux
Pour plus d'information, et puisque la fiabilité des systèmes de fichiers conditionnera forcément celle de votre système, n'hésitez pas à vous documenter plus amplement en consultant les pages man, help et le documentation GNU/Linux disponible sur Internet.
Utilisation du programme GParted
Attention ! Rappels !
Démontez tous les systèmes de fichiers des partitions, et désactivez les volumes de swap du disque dur que vous voulez modifier avant d'ouvrir ces programme !
(Ce chapitre explique plus haut les procédures pour démonter les systèmes de fichiers et désactiver les volumes de swap)
Gparted est un outil puissant ! Assurez-vous d'avoir sauvegardé toute vos données critiques avant de l'utiliser !
Interface graphique du programme Parted, GParted gère la plupart des formats de systèmes de fichiers, en particulier ceux nécessaires à une installation de base de Sidux, et permet donc aux personnes débutantes de configurer leurs partitions et systèmes de fichiers en une seule et unique session.
Le lancement de GParted peut s'opérer directement depuis une console du Live-cd via les commandes :
$ su # sux # gparted
ou au moyen du Menu K -> Système -> Gparted
ou depuis l'installeur de Sidux via le bouton "Launch partition manager" de l'onglet "Partitions".
Dans la logique des conseils apportés par ce manuel, nous préférerons lancer directement Gparted, en préalable à l'opération d'installation proprement dite.
Procédures
Gparted fonctionne par étapes :
- On programme les opérations à effectuer sur le disque :
- Suppression des partitions à supprimer si nécessaire
- Création de nouvelles partitions dans l'espace libre ou libéré le cas échéant (via le bouton "type" de la fenêtre de création de partition, il est possible lorsque l'option est réalisable, de choisir entre partition primaire et partition logique)
- Création des systèmes de fichiers sur ces nouvelles partitions.
- On commande l'exécution des différentes opérations programmées en appuyant sur son icône ou en choisissant au menu l'opération "Effectuer".(Toutes les opérations de modifications programmées les unes après les autres, GParted les exécute successivement dans l'ordre une fois le bouton "Execute" poussé et la commande d'exécution confirmée.)
Tant que le bouton "Effectuer" n'a pas été poussé et même si lors de la programmation vous avez cliqué sur des commandes "OK", rien n'est modifié sur le disque.
Pour les utilisateurs de machines équipées de Windows XP® occupant une partition unique sur unique disque dur, Gparted permet de réduire la partition Windows pour installer Linux dans l'espace libéré.
Mais il s'agit d'une opération évidemment risquée, si vous tenez absolument à garder Windows ® opérationnel. La procédure pour le faire impose d'importantes préaucautions préalables. Elle est expliquée plus bas dans cette page.
Pour supprimer des partitions
La suppression s'opère toujours de droite à gauche, de la dernière vers la première partition du disque. On sélectionne à la souris la partition concernée puis à l'aide du menu contextuel accessible au moyen d'un clic-droit, on choisit "supprimer" (Delete). Si la taille des lecteurs logiques additionnels que vous avez crées à l'aide du CD-ROM de Windows ne vous satisfait pas, vous pouvez supprimer un ou plusieurs de ces lecteurs pour en créer de nouveaux (/, swap; /home, etc.). Ceci n'aura pas d'incidence pour Windows tant que vous n'altérerez pas la partition étendue Windows qui précède (en entoure) les partitions FAT32.
L'outil de préparation des partitions de MS Windows produit fréquemment des erreurs lors de la génération de la partition étendue et des lecteurs logiques, laissant par exemple un espace de quelques mégaoctets non-partitionné. Si cela survenait, vous avez la possibilité d'effacer les partitions logiques et la partition étendue, puis de les reconstruire correctement avec Gparted, en commençant par re-créer la partition étendue jusqu'à la fin du disque mais surtout sans toucher à votre partition système NTFS. .
Bien sûr, si vous pouvez créer à cette occasion un lecteur fat32 pour les échanges, vous créez ensuite directement les partitions nécessaires à votre installation de Sidux.
Pour créer des partitions
La création s'opère toujours dans un espace libre, à l'aide elle aussi du menu contextuel, de gauche à droite, de la première vers la dernière des partitions à créer. La nature primaire ou logique de la partition crée peut être choisie à l'onglet type de la boîte de dialogue de création.
Rappel : les partitions logiques doivent être contiguës puisqu'un disque ne peut contenir qu'une unique "partition étendue" sensée les contenir toutes. On les positionne en fin de lecteur.
Pour formater des partitions
Le formatage des partitions s'opère évidemment toujours après les avoir créées.
Votre partitionnement achevé avec succès, ce qui est toujours confirmé par Gparted, vous pouvez fermer le programme.
Même si ce n'est pas réputé indispensable, un redémarrage est fortement conseillé après toute utilisation de Gparted
Installer un système d'exploitation est une opération de fond sur votre ordinateur. Si certes les redémarrages en mode Live-CD recommandés sembleront longs et fastidieux, ils offrent des garanties sûres de bonne exécution des opérations d'installation qui les suivent, et donc de fonctionnement sans souci du système par la suite.
Réduire l'amplitude d'une unique partition Windows ®
Vous devez prendre de sérieuses précautions afin de réaliser l'opération dans les meilleures conditions possibles. Voici les précautions préalables indispensables :
- Faites en sorte que votre partition comprenne le moins de données possible en sauvegardant sur CD, disque dur externe ou DVD toutes vos données personnelles.
- Assurez-vous sous Windows ® que la partition dispose d'un espace libre suffisant pour garder a minima 2 Gigaoctets d'espace disque en plus de la taille qu'il vous faudra libérer pour créer vos partition GNU/linux.
- Si vous en avez la possibilité, et que vous n'avez pas de CD pour réinstaller Windows en cas de problème, réalisez une image de la partition avec partimage sur un disque dur externe tel qu'expliqué au chapitre sur les sauvegardes. Celle-ci pourra vous servir à rétablir l'état originel de votre partition.
- Défragmentez impérativement votre partition Windows ® avant de procéder.
Dans Gparted, après avoir sélectionné la partition concernée, démontez-là si ce n'est pas le cas (unmount) et choisissez au menu contextuel l'option "resize/move" (changer la taille/déplacer). Réduisez en partant de la droite la taille de la partition jusqu'à libérer l'espace requis pour l'installation de Sidux.
Effectuez, puis après avoir fermé Gparted et avant toute autre opération rédemarrez impérativement l'ordinateur sous Windows ®, SINON vous obtiendrez des erreurs !
Au redémarrage voici ce qui doit obligatoirement se produire :
- le système M$ Windows ® va vous afficher un écran spécial interrogeant sur l'intégrité du disque C, et proposant de la vérifier.
- ACCEPTEZ l'exécution de AUTOCHK : NT a absolument besoin de cette vérification après le changement de taille de la partition.
- À la fin du processus, l'ordinateur va une nouvelle fois redémarrer automatiquement. Ceci garantit que tout se passe sans anicroches.
- Après ce nouveau redémarrage, Windows XP ® se portera tout-à-fait bien, mais il faudra attendre la fin du processus de démarrage et l'affichage de la fenêtre de connexion !
Une fois ces manipulations et vérifications effectuées, vous pourrez procéder à la création de vos partitions GNU/Linux avec Gparted et à l'installation à partir du CD de Deb-on-air Sidux.