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Version Francophone maj. 1/11/2006

Partitionnement GNU/Linux

Comme expliqué dans le chapitre précédent, le partitionnement du disque dur et la création de systèmes de fichier sur les partitions sont des opérations distinctes l'une de l'autre, dont seule la méthode d'exécution diffère d'un système et d'un outillage à l'autre.

Cette section traite des méthodes au moyen desquelles vous pourrez partitionner vos disques durs et y créer des systèmes de fichiers avec Kanotix.

Avec le CD-ROM de Kanotix vous disposez de plusieurs outils pour réaliser ces opérations, notamment Gparted, Qtparted (pour les versions antérieures à 2006), cfdisk, et des commandes shell très performantes et rapides. Tous ces outils étant destinés à réaliser des opérations système radicales sur vos disques, il va de soi qu'ils ne puissent s'utiliser autrement qu'en disposant de permissions d'administration, c'est-à-dire qu'en étant l'utilisateur root.

Avant de commencer à travailler avec un outil de partitionnement, veillez à ce que toutes les partitions du disque dur à modifier soient démontées.
Veillez également à ce que toute partition de swap éventuellement présente sur ce disque soit désactivée.
Avant de créer un système de fichiers sur une partition quelconque, assurez-vous également que celle-ci soit démontée.

Démontage et désactivation des partitions

La liste des partitions montées est accessible dans une console en entrant la commande :

$ mount sans aucun argument - Notez que s'agissant d'une demande d'information, elle peut être satisfaite en mode utilisateur. Évidemment si vous voulez utiliser la commande mount avec argument pour monter manuellement un système de fichiers, il vous faudra être 'root'.

La vérification du statut montée/démontée des partitions est aussi possible en mode graphique : leurs icônes sur le bureau comportent une petite flèche verte lorsqu'elles sont montées. Pour changer ce statut, il suffit d'opérer un clic-droit sur l'icône concernée et de choisir "umount partition" (démonter) dans le menu contextuel qui s'affiche.

Pour partitionner un disque dur comportant une partition de swap en cours d'utilisation, on désactivera cette partition de swap dans une console administrateur avec la commande :

# swapoff /dev/id-de-partition

On peut préférer la commmande plus radicale qui désactive toute partition de swap en cours d'utilisation sur l'ordinateur :

# swapoff -a

Une autre méthode de désactivation de la partition de swap existante consiste à entrer noswap dans ligne de commande de GRUB, qui s'affiche en bas d'écran au démarrage de CD-ROM de Kanotix

Les autres types de partitions se démontent par la commande la suivante :

# umount /dev/xxx

(par exemple : umount /dev/hda1)

Partitionnement sous linux

Le "partitionnement" désigne l'opération consistant à créer ou modifier la "table des partitions" d'un disque dur. Les partitions se répartissent en deux catégories, les partitions primaires et les partitions logiques.

Sachez qu'on ne peut créer que quatre partitions primaires par disque (l'éventuelle "partition étendue" intégrant les partitions logiques en faisant partie).

Il ne peut y avoir qu'une seule partition étendue qui contienne des partitions logiques. Toutes les partitions logiques seront donc forcément contiguës (sans partition primaire intercalée).

Créez toujours votre partition éténdue après la (ou les) partition(s) primaire(s).

Excluez de créer des partitions primaires additionnelles si le disque dur comporte déjà une partition primaire pour Windows (forcément la première), et que vous souhaitez que ce système fonctionne.

Les outils décrits dans la suite de ce chapitre sont puissants et agissent sur la structure logique des disques. Comme vous disposez de droits d'administration absolus en les utilisant, et que l'erreur est humaine, une erreur de votre part est toujours possible. Aussi assurez-vous d'avoir bien sauvegardé toute donnée importante présente dans l'ordinateur avant de les utiliser !

cfdisk

Cfdisk est un programme spartiate, mais très efficace et fiable, dédié à l'écriture de tables de partitions. Après son utilisation, Il conviendra de créer les systèmes de fichiers en ligne de commande.

Afin de prévenir toute bévue, on lance cfdisk d'une console d'administrateur en précisant en argument l'adresse du périphérique duquel on veut modifier la table de partitions :

# cfdisk /dev/sda

, s'il s'agit d'un premier master SATA ou SCSI ; adaptez bien entendu ici et plus loin, l'adresse de périphérique à votre disque particulier.

# cfdisk /dev/hda

, s'il s'agit d'un premier master IDE

# cfdisk /dev/hdc

, s'il s'agit d'un second master IDE

etc., bref,

# cfdisk /dev/ , suivi de l'adresse en trois lettres du disque dur correspondant

Cfdisk est d'autant plus sûr qu'il refusera de se lancer si une seule partition du disque se révélait en cours d'utilisation.

[extraits de man cfdisk :]

L'écran principal est composé de quatre sections, on trouve de haut en bas : l'en-tête, les partitions, la ligne de commande et une ligne de message d'avertissement. L'en-tête contient le nom du programme et son numéro de version, il est suivi du nom du fichier de périphérique du disque et de sa géométrie. La section des partitions affiche toujours la table de partition actuelle. La ligne de commande est l'endroit où l'on entre les commandes et le texte.
Les commandes disponibles sont en général affichées entre crochets. La ligne d'avertissement est en général vide à moins qu'une information importante ne doive y être affichée. La partition actuelle est mise en évidence en vidéo inverse, sauf si l'option -a a été indiquée.
Toutes les commandes spécifiques au partitionnement s'appliquent à la partition sélectionnée.

On navigue d'une partition à une autre du disque à l'aide des flêches du clavier.

Les commandes de cfdisk peuvent être entrées en pressant la touche correspondante. Il n'est pas nécessaire de presser la touche Entrée après chaque commande.

Voici sous forme de tableau, les commandes principales de cfdisk :

Commandefonction de la commande
qQuitter cfdisk sans rien écrire sur le disque ; une commande bien pratique si l'on n'est pas sûr de ce que l'on vient de faire !
dDétruire la partition sélectionnée. Elle devient alors un espace libre. Il est toujours préférable s'il on veut supprimer les partitions, de commencer par la dernière du disque en allant vers la première.
nCréer une nouvelle partition à partir de l'espace libre. cfdisk demandera ensuite la taille de la partition à créer. La taille par défaut est la taille maximum possible, en mégaoctets, de cette partition en fonction de l'espace libre disponible. Vous pouvez soit presser Entrée pour accepter cette taille, soit entrer à l'invite une taille différente.
WÉcrire sur le disque la nouvelle table de partitions

Quand Cfdisk aura écrit la nouvelle table de partitions du disque, il vous faudra impérativement redémarrer l'ordinateur avant de créer des systèmes de fichiers sur vos nouvelles partitions.

Créer les systèmes de fichiers et la swap

Tout "formatage" ou modification de partition implique la perte définitive et irrémédiable des données qui pouvaient y être stockées.

Le "formatage" d'une partition, ou plus justement la création d'un nouveau systèmes de fichier, est très rapide en ligne de commande. Ces commandes s'exécutent bien entendu en disposant des droits de l'utilisateur 'root' (administrateur). En voici quelques unes :

Commandefonction de la commande
# mkfs.reiserfs /dev/xxxcréer un système de fichiers reiserfs
# mkfs.ext2 /dev/xxxcréer un système de fichiers ext2
# mkfs.ext3 /dev/xxxcréer un système de fichiers ext3
# mkfs.vfat /dev/xxxcréer un système de fichiers fat32
# mkswap /dev/xxxpréparer une partition swap

Ces commandes restent valides pour réaliser le simple "reformatage" d'une partition. Ainsi pourrez-vous sans aucun problème reformater un lecteur FAT32 bien plus rapidement via la commande GNU/linux ad hoc que si vous le faisiez sur le système d'exploitation natif de ce système de fichiers...

Pour plus d'information, et puisque la fiabilité des systèmes de fichiers conditionnera forcément celle de votre système, n'hésitez pas à vous documenter plus amplement en consultant les pages man, help et le documentation GNU/Linux disponible sur Internet.

Utilisation des programme GParted et QtParted

Attention ! Rappel !
Démontez tous les systèmes de fichiers des partitions, et désactivez les volumes de swap du disque dur que vous voulez modifier avant d'ouvrir ces programme !
(Ce chapitre explique plus haut les procédures pour démonter les systèmes de fichiers et désactiver les volumes de swap)

GParted

Programme GParted remplace Qtparted dans les plus récentes versions de Kanotix. Interface graphique du programme Parted, GParted gère la plupart des formats de systèmes de fichiers, en particulier ceux nécessaires à une installation de base de Kanorix, et permet donc aux personnes débutantes de configurer leurs partitions et systèmes de fichiers en une seule et unique session.

Le lancement de GParted peut s'opérer directement depuis une console du Live-cd via les commandes :

$ su
# sux
# gparted

ou depuis l'installeur de Kanotix via le bouton "Launch partition manager" de l'onglet "Partitions".

Dans la logique des conseils apportés par ce manuel, nous préférerons lancer directement Gparted, en préalable à l'opération d'installation proprement dite.

Procédures

Gparted fonctionne par étapes :

  1. On programme les opérations à effectuer sur le disque :
    1. Suppression des partitions à supprimer si nécessaire
    2. Création de nouvelles partitions dans l'espace libre ou libéré le cas échéant (via le bouton "type" de la fenêtre de création de partition, il est possible lorsque l'option est réalisable, de choisir entre partition primaire et partition logique)
    3. Création des systèmes de fichiers sur ces nouvelles partitions.
  2. On commande l'exécution des différentes opérations programmées en appuyant sur son icône ou en choisissant au menu l'opération "Effectuer".(Toutes les opérations de modifications programmées les unes après les autres, GParted les exécute successivement dans l'ordre une fois le bouton "Execute" poussé et la commande d'exécution confirmée.)

Tant que le bouton "Effectuer" n'a pas été poussé et même si lors de la programmation vous avez cliqué sur des commandes "OK", rien n'est modifié sur le disque.

Pour supprimer des partitions

La suppression s'opère toujours de droite à gauche, de la dernière vers la première partition du disque. On sélectionne à la souris la partition concernée puis à l'aide du menu contextuel accessible au moyen d'un clic-droit, on choisit "supprimer" (Delete). Si la taille des lecteurs logiques additionnels que vous avez crées à l'aide du CD-ROM de Windows ne vous satisfait pas, vous pouvez supprimer un ou plusieurs de ces lecteurs pour en créer de nouveaux (/, swap; /home, etc.). Ceci n'aura pas d'incidence pour Windows tant que vous n'altérerez pas la partition étendue Windows qui précède (en entoure) les partitions FAT32.

L'outil de préparation des partitions de MS Windows produit fréquemment des erreurs lors de la génération de la partition étendue et des lecteurs logiques, laissant par exemple un espace de quelques mégaoctets non-partitionné. Si cela survenait, vous avez la possibilité d'effacer les partitions logiques et la partition étendue, puis de les reconstruire correctement avec Gparted, en commençant par re-créer la partition étendue jusqu'à la fin du disque mais surtout sans toucher à votre partition système NTFS. .
Bien sûr, si vous pouvez créer à cette occasion un lecteur fat32 pour les échanges, vous créez ensuite directement les partitions nécessaires à votre installation de Kanotix.

Pour créer des partitions

La création s'opère toujours dans un espace libre, à l'aide elle aussi du menu contextuel, de gauche à droite, de la première vers la dernière des partitions à créer. La nature primaire ou logique de la partition crée peut être choisie à l'onglet type de la boîte de dialogue de création.

Rappel : les partitions logiques doivent être contiguës puisqu'un disque ne peut contenir qu'une unique "partition étendue" sensée les contenir toutes. On les positionne en fin de lecteur.

Pour formater des partitions

Le formatage des partitions s'opère évidemment toujours après les avoir créées.

Votre partitionnement achevé avec succès, ce qui est toujours confirmé par Gparted, vous pouvez fermer le programme.

Même si ce n'est pas réputé indispensable, un redémarrage est fortement conseillé après toute utilisation de Gparted

Qtparted

Contrairement à cfdisk, Qtparted n'averti pas lorsque par omission une partition du disque est resté monté. Ceci peut déconcerter les personnes débutantes. Si une partition du disque modifié est monté ou en cours d'utilisation, Qtparted déduit à juste titre lors de cette vérification, que des pertes de données voire des plantages système sont à craindre et refuse heureusement par la suite de procéder à de nouvelles opérations.

On doit alors redémarrer la machine pour réaliser les opérations suivantes éventuellement nécessaires avec Qtparted. Mais surtout des pertes de données peuvent survenir.

Qtparted est un outil graphique de partitionnement et de formatage accessible depuis une simple console administrateur par les commandes successives :

# sux
# qtparted

Qtparted fonctionne de manière sensiblement similaire Gparted, à la différence près qu'il ne peut pas créer de système de fichiers reiserfs. Son interface graphique est également un peu différente. Pour créer des partitions reiserfs, il faudra créer d'abord une partition de type quelconque, puis la convertir en ligne de commande, après exécution des opérations de création de partitions et fermeture de QtParted, au système de fichiers reiserfs en utilisant :

# mkfs.reiserfs /dev/id_de_la_partition

Votre partitionnement achevé avec succès, ce qui est toujours confirmé par Qtparted, vous pouvez fermer le programme, redémarrer et commencer l'installation.

Installer un système d'exploitation est une opération de fond sur votre ordinateur. Si certes les redémarrages en mode Live-CD recommandés sembleront longs et fastidieux, ils offrent des garanties sûres de bonne exécution des opérations d'installation qui les suivent, et donc de fonctionnement sans souci du système par la suite.